La reprise partielle des activités dans l’industrie après deux mois d’arrêt se fait dans un climat anxiogène à tous les niveaux de l’entreprise tant au niveau santé qu’économique. Nous ne reviendrons pas sur la problématique Santé en évoquant la distanciation sociale, les gestes barrières et les choix d’entreprise d’imposer ou non les masques chirurgicaux ou barrières, les lunettes ou écrans faciaux… Ces décisions intègrent l’analyse des activités réelles de travail et des risques qui, souvent, nécessitent des adaptations des mesures de protection, le transport, la restauration collective, le climat social et beaucoup d’autres critères.

Cette pression légitime liée aux risques Covid ne doit en aucun cas réduire la vigilance sur les risques majeurs existant dans nos activités industrielles, le respect des mesures définies préalablement à cette crise et modifier les comportements individuels face aux risques d’incendie, d’accidents de travail et de maladies professionnelles.

Les mesures de distanciation, de protection et gestes barrières qui génèrent de nouveaux comportements et contraintes pour les opérateurs doivent s’intégrer aux démarches de prévention existantes en temps normal sous peine d’une augmentation de l’accidentologie et des sinistres.

Il paraît impératif d’associer les opérationnels à la définition des mesures Covid de protection aux postes de travail et de ne pas utiliser des préconisations « sur étagères » sans analyse terrain car elles peuvent être adaptées à une activité et pas à une autre.

Les mesures de prévention Covid peuvent modifier les risques et nécessitent de mettre à jour son document unique.

C’est d’ailleurs défini dans un des nombreux arrêtés rédigés depuis la fin mars mais les préventeurs et la chaîne hiérarchique sont accaparés par les incessantes évolutions des contraintes Covid et en oublient malheureusement les fondamentaux de prévention.

L’accidentologie au bout de cette semaine de reprise semble malheureusement confirmer cette crainte.

Cette reprise d’activités partielles Covid doit être considérée comme une opportunité pour sensibiliser de nouveau les salariés aux risques de leur postes de travail (accueil au poste tel que défini par le code du travail) afin de maintenir une vigilance accrue qui intègre les nouveaux comportements de prévention et protection liés à la pandémie.

L’expérience en approche globale des risques, que les Agrépistes maîtrisent, doit permettre de largement soutenir les structures décisionnaires des entreprises.

Serge Vespa
Vice-Président chargé des relations avec les organismes de formation et du tutorat