L’AGRÉPI PERD SON DOYEN
Agréé de la toute première promotion de l’Agrément CNPP, celle de juin 1967, notre vieil ami Louis Laveix nous a quittés cet été, à l’âge de 93 ans.
Fidèle, il l’aura été jusqu’au bout puisqu’il était encore membre à jour de cotisation au début de cette année 2020. En avril 2003, il avait accepté, à notre demande, de témoigner, dans Ouest Info, le magazine du groupe régional Ouest de l’AGRÉPI, de son parcours et de sa vision de la prévention des risques. Relisons-le.
Ouest Info n° 7, avril 2003 (télécharger OuestInfo07)
UN DOYEN À L’OUEST
Dans l’Ouest, nous avons un agréé de la première heure. Imaginez, Louis Laveix, un des 3 lauréats de la première promotion (juin 1967) est toujours membre de l’Agrepi.
Écoutons-le.
« Je suis né à Ploubalay le 10 septembre 1926. Diplômé de la faculté de Droit d’Aix-en-Provence, diplômé Inssi et CNPP et agréé Apsaird le 20 juin 1967, Mention d’honneur de l’Agrepi et du CNPP le 6 juin 1997. Je suis entré à l’Apave lyonnaise le 4 avril 1966 pour m’occuper, avec les deux autres ingénieurs en place, de la prévention des accidents de travail dans les entreprises et développer ce service qui ne comptait que 32 adhérents, et encore de petites entreprises. En 1967, suite au protocole d’accord passé entre l’Apsaird, le CNPP, le Gapave et la FAIN, les Apave durent désigner, chacune dans sa région un ingénieur pour monter à Paris se faire agréer, afin, par la suite, d’aider les entreprises à réduire les risques d’incendies, fréquents à cette époque. Je fus donc, aux Apave, l’un de ces dix premiers ingénieurs agréés. La tâche ne fut pas facile, car il fallait convaincre les directeurs d’entreprises, qui employaient déjà, pour beaucoup d’entre elles, des officiers pompiers pour assurer la sécurité dans leurs établissements et qui ne voyaient que par seaux-pompes et poteaux d’incendie extérieurs aux bâtiments.
Moi-même, j’ai contrôlé pendant 3 ou 4 ans en double avec ces officiers, certaines grosses entreprises, chacun rédigeant son compte rendu.
Et puis il y avait ces interminables rapports de base auxquels il fallait joindre le plan de tous les bâtiments et remplir une feuille par bâtiment, avec tous les renseignements concernant la construction, les machines, les risques, les moyens de secours, etc. … des rapports parfois de plus de 100 pages ! Il a fallu surmonter toutes ces difficultés, se hâter, face à la concurrence, de faire adhérer le plus d’entreprises, ce qui a demandé beaucoup de travail, car il manquait, ou tout au moins nous n’avions pas suffisamment d’ingénieurs agréés pour faire face. En 1973, je fus désigné, lors des journées Points Rouges à Lyon, membre du jury pour sélectionner les meilleurs équipiers incendie de France.
Les choses ont bien changé depuis et je suis heureux de constater que le nombre d’agréés ne cesse d’augmenter. Tout cela ne peut être que bénéfique pour la sécurité des entreprises. »
Louis Laveix